J'habite un appartement situé entre un parc industriel, une artère commerciale et un quartier d'étudiants. Il est impossible de compter les voitures s'aventurant sur ma rue, elles sont aussi nombreuses que les étoiles dans la voie Lactée. Dans ma cour arrière, le train ne se contente pas de passer, il en profite pour siffler trois petits coups à chaque passage, l'heure lui importe peu. On croirait que le conducteur en veut à un des locataires, comme si l'amant de son ex était mon voisin d'en haut. Celui-là, il est silencieux. Je l'entends parfois rôder dans son appartement, le craquement des planchers trahit sa présence. Ses chaussures doivent arborer de muettes semelles de caoutchouc. Je sais qu'il s'agit d'un homme parce que j'entends son urine tomber dans la toilette. J'imagine parfois qu'il m'entend lorsque j'écoute de la musique ou lorsque je prends une douche. Mon voisin d'en haut attise mon imagination.
J'ai une colocataire, avec qui je partage un 4 et demi (ça fait donc 2 et quart chacune). Nous partageons aussi: disques, romans, l'impossibilité de se défaire complètement de l'amour que portent pour nous nos ex et l'occulte projet d'évincer nos voisins de l'est, pour agrandir notre appartement, en commençant par notre minuscule salle de bain. Il arrive que nous partagions des sujets de conversation: des amours au travail, en passant par les prédictions de l'Oracle et les oreillers perdus. Nous ne partageons pas nos conquêtes, quoique qu'elle a promis de me prêter un des ses ToyBoys si mon ex débarque encore sans avertissement alors qu'un d'eux est présent...
Ma chambre est couleur de crème de tomates Campbell et betteraves en pots. Les murs sont tatoués d'hibiscus, tout comme la douillette qui réchauffe mon corps et mon cœur. Je possède un lit de rêve et de petites tables de chevet, dont je suis l'auteur des plans. Le meuble informatique, où mon ordinateur n'est plus depuis qu'il est portable, est chargé d'impressionnantes pacotilles. Un étalage de chaussures (les miennes) et un chaise basse de rotin complètent le décor.
Du décor enchanteur de mon appartement, je ne changerais que deux microscopiques détails: les couleurs de la cuisine et j'ajouterais quelques paires de chaussures masculines au tapis d'entrée (évidement leurs propriétaires orneraient parcimonieusement toutes les pièces de l'appartement).
Pour complètement répondre à tous mes besoins, j'aimerais déménager le fleuve, pour avoir vue sur son cours, de la porte patio. Why not?
vendredi 5 octobre 2007
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3 commentaires:
À te lire décrir ton appartement de façon si pleine d'aventures et d'images,j'ai presque envi de subtiliser ta colocataire pour y prendre place. Mais forget it cocotte, je suis accro à l'air climatisée et toi tu es toujours frigorifiée! hihihi !!
Je découvre une facette de toi dans ce blogue que je n'imaginais pas. Je ne parle pas de tes tranches de vie que tu serts bien beurrées...mais simplement de ta façon d'écrire pleine de vie, d'image et du mordant comme j'aime!
Longue vie à ton blogue que je lirai comme mon roman...tout juste avant de me mettre au lit!
Zannie xxx
merci Zannie pour la tape dans le dos! je vais continuer à faire de mon mieux pour livrer sur un plateau d'argent ces bouts de vie et images et en mots...
Eh bien, chère coloc, saches que mes Toys Boys seront toujours à ta disposition en cas de force majeur (et l'ex qui débarque, c'est un cas de force majeure, on s'entend là-desus!). Y'en a aussi un que je peux te DONNER, sans rien te demander en retour, sinon que tu réussisses à le faire taire quand il est à l'appart ;) Mais bon, je sais, lui, tu n'en veux pas vraiment (tout comme moi d'ailleurs!)...
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