J'étais à la maternelle. Déjà, j'étais attirée par un garçon beaucoup plus grand que moi. Il était blond. Un jour, le délinquant du groupe, un certain Pascal, avait décidé qu'il ne rangeait pas ses jouets. Christiane, notre enseignante a misé sur la solidarité du groupe. Elle a menacé de nous empêcher de retourner à la maison si personne ne rangeait. Je me suis dirigée vers le résultat du jeu du futur brigand. Une seule personne m'y a accompagné. C'était le grand Nicolas. Il m'a souri et j'ai fondu. Il portait sans doute des chaussures de sport blanches (Je dois avouer que je en m'en souviens plus). Quelques semaines plus tard, nous avons reçu notre photo de classe. Dans ma grande subtilité, je me suis empressée d'entourer son visage d'un cœur de stylo bleu. J'ai eu droit à un sermon de ma mère m'expliquant l'importance de garder les souvenirs intactes, accompagné d'un sourire gêné. J'ai alors compris que l'amour devait rester secret, si on ne voulait pas que tout le monde nous en parle.
Le grand Nicolas, la dernière fois que je l'ai vu, étudiait dans une école secondaire privée de garçons. Il m'a semblé toujours aussi séduisant; il m'avait alors souri. Ses chaussures de sport blanches avaient été remplacées par des souliers de cuir noir.
dimanche 9 septembre 2007
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