jeudi 27 septembre 2007

la spontanéité ou l'art de se mettre les pieds dans les plats!

Samedi dernier, j'ai rencontré Charles pour la première fois. On s'était dit qu'on serait franc et qu'on se le dirait si on voyait que ça n'avait pas cliqué. Dans cette société de performance, pas de temps à perdre à tomber en amour avec quelqu'un qui n'est pas intéressé. Alors, on a pris un café et on a marché dans le vieux port. Je n'étais guerre chaussée pour la marche et me suis faite un ampoule. Lui il portait des chaussures sport.
On s'est finalement assis sur un banc. On a passé un peu plus de trois heures à parler de tout et de rien. Au début, il paraissait très tendu. Ses gestes étaient saccadés. Au sortir du café, c'était déjà mieux. Puis, sur le banc, c'était vraiment bien. Le stress s'était envolé et avait fait place à une complicité agrémentée de sourires. On est parti sans s'embrasser, ce qui m'a fait un petit quelque chose.
Samedi soir: pas de nouvelles.
Dimanche: pas de nouvelles.
Lundi fin de soirée: il apparaît enfin, pour me dire qu'il va avoir besoin d'une deuxième rencontre pour se faire une tête. Longue discussion se terminant sur la tenue de nuit et la technique pour se défaire de l'image qu'il a en tête...
Mardi fin de soirée: tous les sujets sont permis! On ouvre sur l'image et le geste posé pour s'en défaire. Il en redemande. J'ai vécu, croyez-le ou non, ma première séance de cyber-sexualité à vie. Ce fût désarmant.
Mercredi: les pensées imaginées la veille ainsi qu'une vague de chaleur m'envahit à chaque minute. Je n'ai que lui en tête, malgré le travail habituellement envahissant. J'arrive à la maison, fière de ce que mon cerveau a pondu en chemin, je fais ni une ni deux et lui envoie ce message: "Si tes oreilles ont sillé toutes les fois où j'ai eu une pensée pour toi aujourd'hui, tu as dû te croire acouphène... ;-) "
Depuis, pas de nouvelles...

lundi 24 septembre 2007

voyage dans l'absurde

Aujourd'hui, j'ai voyagé... Un simple voyage de 200km dans les Bois-Francs m'a permis d'explorer les limites de l'absurde! J'ai vu des arbres rougissant devant un homme rêvant d'une maison plus grande, qui s'éreintait à l'arroser adéquatement pour l'hiver... J'ai aussi parlé à un arbre consolateur remplis de cerises, moi qui croyait qu'il s'agissait d'un pommier... Puis, j'ai pu observé un bœuf jouant au roi de la montagne (King ok the hill), debout sur la botte de foin nourricière, avec ses vaches comparses habituellement fugueuses. Ce que la campagne québécoise peut offrir comme spectacle!

samedi 22 septembre 2007

feu de joie? feu de peine...

Un prof de littérature québécoise au Cégep de Victoriaville enseignait que le feu, dans les romans, est le symbole de renouveau. Dans le fond de la classe, mes yeux se remplissent d'eau. Dans ma vie aussi le feu a été renouveau. Le feu a créé une démarcation indélébile entre mon enfance et l'âge adulte.

J'avais 10 ans. Je reviens de l'école, c'est le midi. Au coin de la rue, ma cousine m'attend. Il neige. Je me fâche, elle qui va dans une école privée a eu congé, nous on risque nos vies dans cet autobus... Je lève un peu les yeux. Au fond de ma rue, à droite, des camions de pompiers. Beaucoup de camions, devant ma porte, mon chez moi. Ma cousine m'explique rapidement que ma maison a brulée. Elle m'amène chez elle, où ma tante me demande où j'aimerais aller vivre. Tout va très vite, j'ai de la difficulté à tout assimiler. Ma mère est blessée, elle est à l'hôpital, mon père à son chevet, mon chat disparut, ma sœur à l'école secondaire... Je retourne à l'école, sachant qu'à la fin des classes, je dois me rendre chez une cousine plus âgée qui a des enfants de mon âge. Au souper, on écoute les nouvelles. Une journaliste se tient devant ma maison. Elle annonce que le feu est d'origine criminel. Ma cousine ferme la télé: on en a assez entendu. Pas d'explications. Dans ma tête d'enfant, je vois des voyous qui défoncent une fenêtre de la cave et y lancent un cocktail Molotov sur ma mère, après tout elle a été brulée... Cette image se superpose à l'histoire officielle, ma mère qui allume un feu de foyer, le feu se répand, elle tente de l'éteindre et se brule. Ma tête d'enfant comprend, mais ne pose pas de questions, ça ne se tient pas. J'ai vécu un mois chez cette cousine chez qui boire un verre de lait tenait du miracle. Le lait était réservé aux céréales et aux adultes. Une cousine chargée aussi du magasinage vestimentaire, deux chandails, un pantalon, c'est bien assez quand on a tout perdu!?! Surtout pas de toutous réconfortants, ma sœur et moi sommes assez vieilles. Durant ce mois, je ne me souviens pratiquement que des couchés où je dormais dans la chambre de ma meilleure amie. Puis vient Noël. Ma mère étant toujours à l'hôpital, on va la visiter avec mon père. On échange des cadeaux sur les draps blancs de son lit. On échange aussi des confidences. Le feu est le résultat du mal de vivre de la mère, on appelle ça une tentative de suicide. Ma mère a voulu mourir. On part, il ne faut pas être en retard. Mon père nous amène à l'autobus voyageur. On embarque. On doit aller fêter Noël dans la joie familiale, loin du malheur. Mon père et ma mère demeure, pendant qu'on va rejoindre oncles et tantes à Montréal. C'était mon premier voyage sans adulte. Après Noël, mon père a trouvé un appartement dans lequel on a emménagés. Mon père passait ses soirées à la maison, où il reconstruisait notre nid. Il amenait quotidiennement des objets souillés que nous devions nettoyer au Fantastik. Cette odeur de suie, mêlée d'ammoniaque, encore aujourd'hui, fait circuler le sang dans mes veines à une vitesse vertigineuse. Comme mon père travaillait le jour et reconstruisait le soir, nous étions, ma sœur et moi, celles qui tenaient maison. Je pelais les patates au téléphone, en faisant mes devoirs. Ma sœur signait mes récitations. Ma sœur et moi avons cinq années qui nous séparent, entre dix et quinze ans, il y a tout un monde! Nous étions ennemies, avons alors compris que si nous ne nous allions pas, nous aurions aucun allier. Ma sœur est vite devenue une complice. Le feu faisant en sorte que personne ne pouvait m'amener à mes cours de ballet, j'ai été inscrire aux scouts où ma cousine allait déjà, on ferait un pierre deux coups. En février, ma mère a commencé à obtenir des congés de l'hôpital. Elle dormait beaucoup. En juin, on retournait vivre dans notre maison, nouvellement rénovée. Un nouveau chat a remplacé l'ancien, même chose pour tout ce qui faisait alors partie de mon monde matériel.

Le feu a été symbole de renouveau. À 10 ans, je n'étais plus une enfant, j'étais une adulte, sans droit de vote, sans reconnaissance, mais une adulte quand même. Pour moi, il est encore difficile de prononcer l'expression "feu de joie".

vendredi 21 septembre 2007

la beauté du petit jour...

Ce matin, levé difficile! La cyber-conquête amoureuse, c'est difficile sur les cernes! Le fleuve a prit un coup de vieux cette nuit, alors que lisse comme une glace hier, il est tout ridé en ce merveilleux matin. Traversant le pont enjambant le fleuve à la hauteur de Trois-Rivières, j'ai droit à un superbe levé de soleil. La lumière est si belle, mes pensées divagues... la vie, le bonheur, les cinq sens et le café froid... La brume n'est pas tout à fait levée. Mon attention s'éparpille sur les rayons de soleil qui arrivent à percer le nuage qui m'enveloppe. Ce brouillard me semble être la preuve que le paradis est à ma portée... Le 7ème ciel s'offre à moi!
Tout à coup, j'aperçois un cycliste, qui s'apprête à traverser l'autoroute, là, devant moi, alors que le feu de circulation m'indique bien que j'ai la priorité. C'est dans ces moments, alors que l'adrénaline envahie tous mes membres, que j'arrive à réfléchir plus vite que mon ombre. "Frein, merde, je vais le frapper, ça y est, il va mourir sur ma voiture, fini le bonheur, re-frein, y'a un char en arrière de moi, il va me rentrer dans le derrière, je vais être malheureuse pour la fin de mes jours, la lumière est bien verte, gaz, je me tasse un peu sur la gauche, je vais l'éviter, il va s'en sortir, si le char derrière moi le frappe pas, ça va passé, ça a passé, le petit crisse, il s'en est sorti, il doit même pas s'être rendu compte que c'était dangereux, j'ai eu peur, tiens mes mains picotent, si je criais, ça me ferait du bien"
AAAAAAAAAAHHHHHHH!!!

Tout ça a duré une demi-seconde... J'ai vraiment eu peur. J'ai réalisé que la vie peut nous donner de très belles choses et nous les enlever rapidement. J'aurais pu, ce matin, après avoir réfléchi sur l'intensité de mon bonheur, vivre le pire traumatisme de ma vie...
À Toi en haut, je t'en dois une: merci de m'avoir épargnée et d'avoir laissé la vie sauve à cet imbécile de cycliste téméraire! Si je le revois, je pense que je vais faire exprès pour lui foncer dessus: "On mange du cycliste écrapou pour le souper, tu en veux?"


lundi 17 septembre 2007

de la poésie "réalité"

Deux personnes, sans aucun lien. Ils ont vécu toute leur vie l'un sans l'autre. Ils ne connaissent rien de l'autre, ne savent même pas son existence. L'un a vécu une histoire d'amour en 1997-1998, l'autre a écrit ceci en 2005...

Ralentir avec toi :: 2005-11-07

R.-F.C.

Ralentir
Avec toi
Dans un monde oublié
Jusqu'à l'arrêt
Le point où rien ne bouge
Nos souffles synchronisés
Je n'ose plus ouvrir les yeux
La terre doit encore tourner
Mais d'ici
Rien n'y paraît

Magicienne
Tu as su figer le temps
Au moment précis
Où mes pensées
Répétaient ton sourire
Mantra
Libérateur d'esprit

Rien de ce que j'ai vécu en 1997-1998 n'était connu de Charles au moment où il a écrit ces vers. Charles ne savait pas que j'existais, tout comme je ne connaissais son existence. À ce jour, j'ignore l'inspiration, voire la muse de Charles, mais cette histoire est la mienne. Ma renaissance adulte est inscrite dans ces vers.
Vous pouvez lire d'autres textes de Charles au www.cafefroid.com dans les sections Nouvelles littéraires et Poésie.

Note à Charles: Merci
Note à mon Magicien: Est-ce que tout ça peut tenir d'un hasard ou tu as encore fait agir tes ingrédients secrets?

dimanche 16 septembre 2007

voici venu le temps de parler de Phil

Phil est un gars que j'ai rencontré dans un site de rencontre (franchement, c'est une bonne place pour rencontrer, un site de rencontre, c'est sa mission de faire rencontrer des gens...). Contrairement à tous les autres gars du site, il ne disait pas de lui-même qu'il était simple et démontrait un capacité a ne pas trop faire de fautes... On a clavardé ensemble plusieurs semaines avant que nous décidions d'enfin nous rencontrer. Le prétexte étant les Perséïdes, je l'ai invité à se joindre à moi dans un endroit calme, reculé et sombre. Il a accepté. On devait se rejoindre chez lui. Qui ne risque rien n'a rien! À mon arrivée, j'étais très anxieuse. Il m'a gentiment ouvert la porte. C'est à ce moment que j'ai vu, tout près de la porte d'entrée, un petit tapis sur lequel trônaient les souliers.


Que demander mieux? Mon anxiété a immédiatement laissé place à l'aisance. Cependant, l'orage qui a éclaté ce soir-là nous a empêché de nous retrouver dans un coin reculé e
t sombre... La soirée fût fort agréable, mais sans rapprochement physique... De retour au travail, j'ai compté l'histoire aux collègues qui, depuis, ne me parle plus d'hommes mais de souliers... Les souliers sont devenus mon principal centre d'intérêt...
Aujourd'hui Phil, qui avait pris ses distances depuis une semaine, m'a annoncé avoir rencontré une fille extraordinaire, qui n'est pas moi... Heureuse pour lui, mais triste que de tels souliers se soient envolés, je lui ai souhaité du bonheur, autant de bonheur que ses souliers ont su me procurer pendant ces quelques semaines de rêveries...

Merci à Phil qui a gracieusement offert une photo de ses souliers... Sans savoir que je participe à la blogosphère ;-)

jeudi 13 septembre 2007

le comble!

Hier, j'ai eu droit au pire du pire, deux fois plutôt qu'une!
1- En pleine matinée, à la station service, j'ai rencontré un bel homme. Pour parfaire ma théorie du "un homme bien porte des chaussures biens", je baisse doucement le regard à ses pieds. Qu'est que j'y trouve? Des sandales de style douteux, portées avec des chaussettes grises encore plus douteuses! Disons simplement qu'à la vue de ce qu'il avait aux pieds, j'ai reculé de deux pas, eu la nausée et je me suis convaincue de regarder ailleurs! 2- À l'heure du souper, j'ai eu droit à un téléphone inopiné de mon ex-conjoint. Il était dans mon stationnement... comment lui faire comprendre que rien ne me brusque plus qu'une surprise??? Ça fait 2 ans que je me tue à lui dire, à lui crier, à lui chuchoter, rien n'y fait! Il avait l'argent qu'il me devait et une invitation pour un souper au restaurant. J'ai beau répéter que je ne reviendrai pas en arrière, rien n'y fait non plus! Peut-on dire qu'il est têtu? Une amie m'a fait voir les choses du bon côté, je suis attachante, voire indispensable à la vie! Est-ce que quelqu'un d'autre que mon ex pourrait apprécier ma valeur? En passant, mon ex portait des soulier de cuir noir, défraichis que je lui avais moi-même acheté, il y a un an, pour mon bal de fin d'études.. Reconquérir la belle avec ses propres deniers: c'est une nouvelle technique enseignée à l'école des sans le sous?

lundi 10 septembre 2007

ma Laura

Vincent Vallières chante:
J'me sens tout mélangé Laura,
Les jours ont perdu leur éclat,
Y m'reste juste toé dans ces temps-là,
Dis-moé que la vie est pas si pire,
Dis-moé qu'un jour je vais en rire,
Tout fini par passer...

Ma Laura à moi, c'est Ian. Ian, le chaotique, que j'ai rencontré au Cégep. On devait devenir ébénistes. Ian venait de St-Hyacinthe. Il était grand, il avait les cheveux long et souvent gras. Ian était le premier "poteux" à qui je parlais. Il oubliait parfois de respirer, comme si les respires étaient comptés et que sa vie allait être plus longue. Ian était capable de rassembler autour d'une table une bande de joyeux lurons hétéroclites, dont le seul point commun était lui. Ian était magicien à ses heures. Je n'avais qu'à penser fort à lui pour qu'il apparaisse. Lorsqu'il n'allait pas bien, je me brulait. J'ai rapidement compris que la brulure était la sienne, celle qui lui faisait mal en dedans: il m'appelait. Ian m'a fait perdre la tête en prenant ma main dans la sienne. J'en ai tout oublié. J'ai été amoureuse de Ian. Un jour, il m'a annoncé qu'il me quittait, que je ne devais pas avoir de peine. Ian m'a présenté un arbre pour me consoler. Le lien que nous avions, Ian et moi, était plus fort que l'amour. Ce lien est resté. Ian est bohème, impossible pour lui de garder la même adresse plusieurs années. Impossible non plus pour lui de retenir l'adresse des autres. Le lien est resté, Ian est parti. Je me brule toujours de façon inopinée, je sais alors, où qu'il soit, que Ian a besoin de moi et je lui envoie tout l'énergie disponible. Ian portait de vielles bottines, des bottines pleines de vécu, pleines de magie.


Merci cher Ian d'apparaitre encore dans mes rêves lorsque j'en ai besoin! Je sais que tu sais ce que tu fais...

dimanche 9 septembre 2007

moi

Un jour, un prétendant m'a dit qu'il serait impossible de mettre ma vie en film. Il a complété en soulignant qu'avec ce que j'ai vécu, aucun critique ne verrait la crédibilité de mon histoire. Tout ce que j'ai vécu peut-il vraiment arriver à une seule personne? Il semble que j'en suis la preuve vivante. Vous aurez droit, par petits bouts à ces souvenirs pèle-mêle. Espérons que ces morceaux de moi ne seront pas trop ennuyants...

le premier amour

J'étais à la maternelle. Déjà, j'étais attirée par un garçon beaucoup plus grand que moi. Il était blond. Un jour, le délinquant du groupe, un certain Pascal, avait décidé qu'il ne rangeait pas ses jouets. Christiane, notre enseignante a misé sur la solidarité du groupe. Elle a menacé de nous empêcher de retourner à la maison si personne ne rangeait. Je me suis dirigée vers le résultat du jeu du futur brigand. Une seule personne m'y a accompagné. C'était le grand Nicolas. Il m'a souri et j'ai fondu. Il portait sans doute des chaussures de sport blanches (Je dois avouer que je en m'en souviens plus). Quelques semaines plus tard, nous avons reçu notre photo de classe. Dans ma grande subtilité, je me suis empressée d'entourer son visage d'un cœur de stylo bleu. J'ai eu droit à un sermon de ma mère m'expliquant l'importance de garder les souvenirs intactes, accompagné d'un sourire gêné. J'ai alors compris que l'amour devait rester secret, si on ne voulait pas que tout le monde nous en parle.
Le grand Nicolas, la dernière fois que je l'ai vu, étudiait dans une école secondaire privée de garçons. Il m'a semblé toujours aussi séduisant; il m'avait alors souri. Ses chaussures de sport blanches avaient été remplacées par des souliers de cuir noir.