mardi 16 février 2010

des maisons boîte à surpri-i-se

J'avais 11 ans lors séparation de Maman Bastringue et de Papa Moderne. Cette séparation a amené des changements intenses dans ma vie. J'ai alors pris conscience de l'alcoolisme de mon père. Il est difficile pour une enfant de comprendre que ce qui se passe à chaque jour dans une famille, n'est pas la normalité. L'alcoolisme, la violence psychologique, la dépression, c'était ma normalité. La séparation a menée à la vente de la maison, au déménagement en ville, à la perte du bois, des champs, des amis... L'adaptation à la vie d'appartement a été difficile. La proximité des voisins, les rues passantes, le bruit de la ville, vivre à trois (grande soeur, maman et moi) dans si peu d'espace. Ces chamboulements ont fait de moi une pré-adolescente, une adolescente, un jeune adulte et une adulte rêvant d'un chez-moi à moi. Depuis plus de la moitié de ma vie que je rêve. Il y a quelques mois, la question est apparue entre moi et l'Homme qui m'accompagne. Pour lui, la maison n'était pas, comme pour moi, synonyme de tranquillité, mais bien de travail. Dans un élan d'espoir, espoir qu'il en vienne à faire sien ce projet, on s'était donné une date d'activation de projet. Aujourd'hui, cette date est passée. L'Homme qui m'accompagne m'a avoué que ce projet, qui me tient tant à coeur, ne l'emballe pas, qu'il n'a pas réussi à se convaincre.
Ce couple que nous formons, j'y crois. L'amour que nous avons l'un pour l'autre, les attentions de tous les jours, le bien-être, le bonheur, tout ça n'est pas remis en question.
Mais, j'arrive difficilement à faire une croix sur ce projet. Il me reste en tête, je m'entête. C'est un deuil, un deuil difficile à porter. Un deuil de février. C'est un deuil et j'en suis à l'étape de l'idéalisation du défunt... Je passe par le marchandage... J'ai de la difficulté à croire que j'arriverai un jour à accepter cette perte. Mais c'est ainsi que les deuils se vivent, sans croire à l'acceptation et puis, un jour, on réalise que c'est fait, l'acceptation est là.
En attendant, la chanson de Passe-Partout passe en boucle dans ma tête, comme pour sadiquement me ramener à mon deuil, comme pour le concrétiser...
des maisons, des maisons,
des maisons boîte à surpri-i-se!

2 commentaires:

Zabeille a dit…

Oh.
Je compatis, surtout en regard de l'historique se rattachant à ton désir...
Est-ce possible de travailler l'Homme qui t'accompagne à ce sujet, tu crois?
Je te comprends, crois-moi!

Cendrillon Moderne a dit…

Le projet est toujours sur la glace à ce jour... On verra, un jour, peut-être que le projet reviendra?