Ma petite, ma cocotte,
Depuis moins de deux mois, ta vie est bouleversée. À ton âge, il doit être difficile de comprendre ce qui se passe. Dans les faits, tu as été hospitalisée dans la meilleure unité de soins du meilleur hôpital pour enfants de la province. En réalité, ça veut dire que tu avais une des pires maladies qui soient: un cancer. Ils t'ont examinée sous toutes tes coutures. Ils ont pris tes signes vitaux aux demi-heures. Ils t'ont soignée. Tu as reçu le diagnostic de rémission qui a été suivi d'un congé. Depuis que la rémission a été annoncée, c'était la première fois aujourd'hui que je te revoyais. Tes longs cheveux bruns sont tombés. Ils ont laissé place à un duvet blond et clairsemé. Ton visage est enflé, rond. Dans ton bras gauche, sont toujours plantés de petits tubes, dans lesquels ta mère injecte des liquides qui puent, comme tu dis. Lors des injections de chimiothérapie, aujourd'hui, tu m'as demandé de tenir ta main droite. Comme si de tenir ta main te donnait du courage. Le courage, tu en as à revendre. À la fois, je donnerais n'importe quoi pour vivre cette maladie à ta place et je ne suis pas certaine que j'aurais autant de force que toi.
De te voir aujourd'hui, ça m'a donné un coup. Un autre coup dans le sentiment d'impuissance de ta fée-marraine. Je voudrais pouvoir sortir ma baguette magique et revenir en arrière, entre Noël et le jour de l'An, cette journée où l'Homme qui m'accompagne et moi t'avons amené au biodôme. Cette journée où on a vu un porc-épic, des poissons-babounes et des chauves-souris, tu te souviens? Oui, la journée du stade olympique avec sa toile, mais pas d'araignée et de la plume blanche sur la plage, tu t'en souviens! Bien, si je revenais à cette journée, je sortirais ma baguette pour faire disparaître la maladie qui coulait alors silencieusement dans tes veines. Tu n'aurais donc jamais changé de vie. Tu fréquenterais encore la grande garderie. Tes amis continueraient de te visiter, ils n'auraient pas peur d'attraper ta maladie. Tu aurais une vie normale de petite Princesse normale.
Alors, voilà la vérité, maintenant que tu es assez grande pour tout comprendre, depuis que j'ai appris que j'allais être ta fée-marraine, je cherche désespérément l'endroit où acheter ma baguette et j'ai échoué, je n'ai pas trouvé.
Je suis sincèrement désolée de ne pas être à la hauteur des contes de fées.
Je t'aime,
ta fée-marraine
jeudi 26 février 2009
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2 commentaires:
Une pensée pour la petite princesse : Courage, force, amour. Pleins d'ondes positives.
Une pensée pour la fée-marraine : la petite princesse est choyée de t'avoir, toi, comme fée-marraine. Tu es forte. :)
Avec ou sans baguette magique, ta petite princesse est chanceuse de t'avoir comme fée-marraine.
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