Depuis le départ de Coloc pour Rivières-du-Loup, l'Homme qui m'accompagne a quelque peu emménagé ici. On teste, voir si on peut arriver à vivre ensemble. C'est pour lui une première que de vivre 24h/24 avec une personne ne faisant pas partie de sa famille d'origine. De mon côté, j'ai une expérience antérieure de vie de couple, mais on peut résumer l'histoire en un seul mot: fiasco! Alors, on tente de réinventer le monde de la vie à deux. Jusqu'à maintenant, on peut dire que l'expérience est plaisante! Il y a parfois de petits accros, mais on réussi à se parler, à adapter notre attitude et, chose importante, à retrouver le sourire et l'envie de continuer l'essai. C'est encourageant!***
Je laisse ici un petit coup de klaxon pour l'Homme qui m'accompagne, il comprendra ce qu'il y a à comprendre... Pouet!
Ce matin, j'avais, comme à tous les matins, les bras chargés à la sortie de mon appartement. J'avais dormi peu, finissant de travailler à minuit et recommançant à 8h, avec un Homme qui m'accompagne toujours brûlant de fièvre à mes côtés. Je n'avais plus de yoplait au frigo, ce qui laissait mon estomac vide, mais ma cage d'escalier intacte. En sortant de l'appartement, les réflexes affaiblis par la fatigue, l'idée de vérifier si j'avais en main mes clés ne m'a même pas traversé l'esprit. C'est ainsi qu'une fois dans le stationnement, j'ai réalisé ma gaffe: les clés sont restées dans le vide-poche à l'entrée de mon appartement, l'autre côté de la porte verrouillée. J'avais, dans mon sac à main un double de la clés de ma voiture, ce qui m'a permis de me rendre au travail. Mais, pas de clés de l'appartement, en tout cas, pas de clés fonctionnelles. Parce qu'il faut bien le dire, je traîne depuis déjà 3 ans, dans mon porte-monnaie des doubles de clés qui, à mon grand regret, refusent obstinément de tourner lorsqu'insérées dans leur serrure-soeur. C'est donc suppliante que j'ai laissé un courriel à l'Homme qui m'accompagne, qui ce matin est parti tôt pour la clinique médicale, pour lui demander de passer à la maison, pour m'ouvrir la porte à mon retour. Parce que, bien sur, c'est samedi dernier que Coloc est partie pour plusieurs jours à Rivière-du-Loup, un peu trop loin pour un aller/retour pour emprunter ses clés!Je l'ai toujours dit et je le répète: la fatigue, ça ne me fait pas!
Y'a de ces journées comme ça, où on aimerait être ailleurs. Ce soir, c'est la dernière fois que j'ai à travailler en soirée, et ce, pour une dizaine de mois. Ce soir, l'Homme qui m'accompagne est seul dans mon salon, brûlant de fièvre. Ce soir, je ne suis pas la meilleure employée, je suis plutôt inquiète. Ce soir, je paierais pour ne pas avoir à travailler. Ce soir, pour faire sourire l'Homme qui m'accompagne, j'irais jusqu'à enfiler un costume d'infirmière sexy. Et, ce soir encore, la souffrance humaine se fait pesante...
Cette fin de semaine, l’Homme qui m’accompagne a semblé surpris que je porte doucement à son attention une jolie jeune femme qui montrait ses dentelles au grand jour. Il ne savait plus où poser son regard, de peur qu’en regardant à son tour, il fournisse les justifications d’une crise de jalousie sans fin. Cet épisode m’a fait réaliser combien la relation que j’entretiens avec l’Homme qui m’accompagne n’est en aucun point comparable à mes relations antérieures. Il est vrai qu’avant, si j’avais surpris, ne serait-ce qu’une nanoseconde, le regard d’un de mes princes lorgnant vers la cuisse d’une autre, j’aurais paniqué. Mais, cette fin de semaine, j’étais amusée par la situation. Comme si je n’avais plus peur. J’étais sereine. L’image qui me vient est celle du cancéreux devant la mort, qui l’accepte et part sans houle. C’est peut-être une mauvaise image, parce que le cancéreux vit dans un monde de souffrance, alors que mon couple est un monde de plénitude. Mais c’était comme si, une fois en haut de l’Everest, on ne peut que savourer la chance d’y être, apprécier le paysage et redescendre. Ça sonne bizarre, je le sais! Ce que je veux dire dans le fond, ce n’est pas que j’aurais accepté que l’Homme qui m’accompagne parte avec la femme aux dentelles, mais que ma confiance envers lui, envers la force de notre relation était plus grande que ma peur de tout perdre.
Finies les séries... Finie la barbe des séries de l'Homme qui m'accompagne. Finies les soirées où le temps manque pour faire à manger, manger et rejoindre les amis devant un écran géant. Finis les cris de bonheur et de déception qui passent inaperçus dans la foule. Finies les cochonneries telles que les ailes de poulet, les pelures de patates, les chips, les nachos gratinés, les trous de beigne et les cafés glacés qui accompagnent si bien un match. Finie la pinte de rousse pour faire passer les cochonneries. Finie la fraternisation avec les inconnus chaudasses ou complètement chauds qui fêtent la victoire ou pleurent la défaite. Finis les méchants mardis d'observation sociologique. Alors, à quand le ballon rond et le ballon ovale?
La semaine dernière, petite discussion avec Grande Soeur Moderne au téléphone. En arrière plan, ma petite nièce chérie, tout près de 3 ans d'âge, qui nous abreuve les oreilles de ses mots d'enfants..."J'ai fait caca dans la toilette, tu veux venir à la maison pour voir mon caca?- Ça va être difficile ma grande, Cendrillon est loin... Tu vas encore faire caca dans la toilette demain?- Non, dans ma couche!""Cocotte, tu as mis tes bottes à l'envers!- Non, j'ai mis les bottes à moi!""Tiens mon dessin!- Ma grande, je ne le vois pas ton dessin au travers du téléphone. Tu peux me le décrire?- Ben regarde, c'est ça!"Ma Grande Soeur m'a aussi dit que cette semaine la petite voulait désespérément un coussin. Lorsque ma soeur lui a approché assemblage de tissus rembourré, la petite s'est fâchée. Finalement, ce qu'elle veut c'est un cousin! Alors, devinez à qui elle doit le demander? "Pour un cousin, cocotte, tu vas devoir demander à Matante Cendrillon!"