jeudi 26 février 2009

à ma petite Princesse

Ma petite, ma cocotte,
Depuis moins de deux mois, ta vie est bouleversée. À ton âge, il doit être difficile de comprendre ce qui se passe. Dans les faits, tu as été hospitalisée dans la meilleure unité de soins du meilleur hôpital pour enfants de la province. En réalité, ça veut dire que tu avais une des pires maladies qui soient: un cancer. Ils t'ont examinée sous toutes tes coutures. Ils ont pris tes signes vitaux aux demi-heures. Ils t'ont soignée. Tu as reçu le diagnostic de rémission qui a été suivi d'un congé. Depuis que la rémission a été annoncée, c'était la première fois aujourd'hui que je te revoyais. Tes longs cheveux bruns sont tombés. Ils ont laissé place à un duvet blond et clairsemé. Ton visage est enflé, rond. Dans ton bras gauche, sont toujours plantés de petits tubes, dans lesquels ta mère injecte des liquides qui puent, comme tu dis. Lors des injections de chimiothérapie, aujourd'hui, tu m'as demandé de tenir ta main droite. Comme si de tenir ta main te donnait du courage. Le courage, tu en as à revendre. À la fois, je donnerais n'importe quoi pour vivre cette maladie à ta place et je ne suis pas certaine que j'aurais autant de force que toi.
De te voir aujourd'hui, ça m'a donné un coup. Un autre coup dans le sentiment d'impuissance de ta fée-marraine. Je voudrais pouvoir sortir ma baguette magique et revenir en arrière, entre Noël et le jour de l'An, cette journée où l'Homme qui m'accompagne et moi t'avons amené au biodôme. Cette journée où on a vu un porc-épic, des poissons-babounes et des chauves-souris, tu te souviens? Oui, la journée du stade olympique avec sa toile, mais pas d'araignée et de la plume blanche sur la plage, tu t'en souviens! Bien, si je revenais à cette journée, je sortirais ma baguette pour faire disparaître la maladie qui coulait alors silencieusement dans tes veines. Tu n'aurais donc jamais changé de vie. Tu fréquenterais encore la grande garderie. Tes amis continueraient de te visiter, ils n'auraient pas peur d'attraper ta maladie. Tu aurais une vie normale de petite Princesse normale.
Alors, voilà la vérité, maintenant que tu es assez grande pour tout comprendre, depuis que j'ai appris que j'allais être ta fée-marraine, je cherche désespérément l'endroit où acheter ma baguette et j'ai échoué, je n'ai pas trouvé.
Je suis sincèrement désolée de ne pas être à la hauteur des contes de fées.
Je t'aime,
ta fée-marraine

vendredi 13 février 2009

bizarre

Il m'apparaît bizarre que depuis un mois, l'envie d'aller travailler n'y était plus. Les vacances auxquelles j'ai eues droit entre Noël et le Jour de l'An m'avaient démotivée. La grippe et la maladie de la Princesse suçaient mon énergie et lorsque la grippe s'est estompée, elle a été remplacée par des migraines. Les migraines sont pour moi un signal d'alarme. Une alarme qui dit que le niveau de stress et de fatigue est insoutenable. Puis, mercredi, je suis passée chez le chiro, qui, en décoinçant mon cou, m'a libérée des migraines. Jeudi, au travail, j'ai vécu la journée la plus stressante depuis le début janvier. Malgré cela, je suis revenue du travail plus en forme que d'habitude. Ce matin, j'avais envie de rentrer au travail et d'affronter la souffrance humaine. J'arrive difficilement à comprendre pourquoi, mais parfois, le stress intense me donne envie de tout lâcher et parfois, ça me rappelle pourquoi j'aime ce travail.

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des nouvelles de la Princesse

Elle est présentement en rémission!!! La chimio qui lui est administrée est une chimio de consolidation. Elle pourrait obtenir un congé de deux semaines d'ici la semaine prochaine.
Le vent tourne enfin! :-D

vendredi 6 février 2009

objectif : vacances (comme dans tenir jusqu'aux...)

Comme à chaque fois que mes vacances approchent, je suis fatiguée, épuisée. Présentement, je traîne une grippe depuis un mois. Cette grippe a été soignée aux antibiotiques, mais j'ai fait une réaction allergique. Depuis, mon nez continue de couler, je tousse toujours. Toute la journée, je combats pour ne pas m'endormir et le soir venu, je n'ai qu'une envie: retrouver mon lit. Il reste encore deux semaines avant le jour J (comme dans: Je reste couchée mon chéri, parce que je suis en VACANCES!).
Je me demande si c'est un signe que je suis dûe pour des vacances ou si c'est pas plutôt mon corps qui, comprenant que le repos arrive, se prépare trop tôt.
Une chose est certaine: ma consommation de café augmente à vue d'oeil, alors que mes paupières se ferment.